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JOURNAL D’UN BIBLIOPHILE

lité de conserver et d’enseigner notre langue, nous sommes appelés à ne plus faire bande à part sous le glorieux drapeau étoilé. Ensuite, M. le Directeur, je crois que le choix du conférencier est peu judicieux pour une quantité de raisons que vous savez et dont je vais en énumérer quelques-unes, à mon grand regret, cependant, car j’aurais voulu oublier ce monsieur et ses œuvres, le reste de mes jours. Donc, je vous dirai comme deuxième raison qu’Henri Bourassa est un Sans-Patrie et un traître ; preuve, c’est que, dans son journal « Le Devoir », il n’a cessé, durant la grande guerre, de dénigrer et l’Angletere, son pays, et la France, son ancienne Mère-Patrie, à tel point qu’il souhaitait et désirait dans son cœur cruel que les Alliés fussent battus par les Boches. Peut-on nier cela ?

« Il y a encore une autre grande raison pour nous Canadiens français et patriotes pour que cet individu reste là où il est dans ses pénates et y faire son petit Louis Veuillot, si cela lui plaît.

« Vous souvenez-vous des élections générales au Canada en 1911, et qu’alors à une assemblée publique, près de la gare Bonaventure, à Montréal sans doute, M. Henri Bourassa haranguait une foule de voyous et d’étudiants en délire et disait que notre grand Canadien, Sir Wilfrid Laurier, alors premier ministre du Canada « périrait dans la crotte ». Qu’en pensez-vous, amis lecteurs, ainsi que messieurs les promoteurs de cette conférence ? C’est ce Bou-


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