Page:Lambert - Journal d'un bibliophile, 1927.djvu/41

Cette page a été validée par deux contributeurs.
JOURNAL D’UN BIBLIOPHILE

sans plus d’égard pour la précieuse couverture, le jeta au feu.

Je la félicitai pour son acte d’épuration et son sacrifice.

Si toutes les mères canadiennes avaient le même courage de dérober, aux regards de la jeunesse avide, tous les livres pervers, quelle somme de bien elles accompliraient.

Puisque je suis à parler de femmes canadiennes, j’ajouterai quelques mots sur nos auteurs féminins.

J’ai déjà parlé de l’admirable « Relation de Mère Marie de l’Incarnation »[1], la première supérieure des Ursulines de Québec. Il y a aussi les « Relations des Ursulines de Québec », quatre volumes ; celles des Ursulines de Trois-Rivières, trois volumes ; de bonnes biographies des premières éducatrices de la Nouvelle-France : Mlle Mance, Jeanne Leber, Marguerite Bourgeois, etc. Chez les auteurs plus récents : Laure Conan, mon auteur favori ; aussi Mme Leprohon, Françoise, Gaétane de Montreuil, Bibaud, Duval, Madeleine, Fadette et toutes les tantes et cousines qui ont leur petit coin, pour instruire la jeunesse, dans presque tous les journaux de la province de Québec et du dehors.

Tous ces beaux noms d’auteurs se sont peut-être éloignés de ma vue par leurs œuvres, mais je les ai conservés dans ma mémoire.

  1. Une édition de cette œuvre a été vendue en 1919, dans une enchère à New-York pour la somme de $235.00 et c’était la deuxième édition publiée en 1691. La première édition, publiée en 1678 et que je possédais, avait beaucoup plus de valeur.