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JOURNAL D’UN BIBLIOPHILE

Deux ans après, j’achetai, d’une dame Gauthier, quelques vieux livres et, le soir, je me mis en frais d’examiner mon acquisition.

En feuilletant ces livres, une feuille tomba, tout à coup, de l’un d’eux, et alla se déposer en voltigeant sur le parquet.

Je ramasse ce papier, jette les yeux dessus et, ô surprise ! agréable cette fois, c’étaient les deux pages qui manquaient au vieux livre acheté deux ans auparavant.

Le lendemain, j’allai aux informations. La famille Gauthier et la famille du particulier étaient parentes et le livre avait dû passer de l’une à l’autre.

C’était presqu’un miracle, toutefois, que cette feuille vînt, après deux ans d’absence, tomber dans mes mains.

Je continuai toujours à acheter de ces livres trouvés au hasard et, en 1912, j’avais quinze cents volumes canadiens et aussi plusieurs revues et publications de petit format : « L’Opinion Publique », « Le Monde Illustré », « L’Album Universel », « Le Bazar et la Kermesse », « Le Foyer Canadien », « Le Foyer Domestique », « La Revue Canadienne », « La Revue des Deux Frances », « La Revue Nationale », « La Bibliothèque Canadienne », « L’Étudiant » et « La Revue Franco-Américaine ».

Dans cette dernière revue, j’avais été intéressé par une annonce de vente de livres très rares.


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