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JOURNAL D’UN BIBLIOPHILE

tes histoires plus ou moins édifiantes, qui étaient loin d’exciter mon admiration.

Louis Fréchette aurait dû, il me semble, consacrer à une meilleure cause son talent d’écrivain. Il aurait pu l’employer à édifier plutôt qu’à saper et à détruire tout respect dû aux représentants de l’ordre. Les rois de France, tous des fous, des lunatiques, des monstres d’iniquité, prétendait Fréchette. Quelle aberration !

Et, cependant, jamais un mot ne sort de sa bouche pour désapprouver les massacres, les guillotinages et noyades d’un Robespierre, d’un Danton ou d’un Carrier.

Plus tard, Fréchette a publié : « Conférence sur Notre-Dame de Lourdes », « Contes de Noël », mais il a toujours conservé un peu trop sa fougue juvénile. Sa dernière sortie contre le drapeau fleur de lys à raies bleues, portant au centre le Sacré-Cœur, lui valut un silence froid.

Quelques-uns de ses fervents adeptes ont pu déplorer le fait que Louis Fréchette n’ait pas eu des funérailles nationales, mais si ses œuvres, comme poète, étaient admirables, n’a-t-il pas trop cultivé, peut-être par intérêt ou gloriole, les faveurs des tenants ou successeurs de ceux qui ont effacé le nom de Dieu de leurs institutions.


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