Page:Lambert - Journal d'un bibliophile, 1927.djvu/105

Cette page a été validée par deux contributeurs.
JOURNAL D’UN BIBLIOPHILE

ample matière à de bons romans, et par son peuple vertueux, bon et industrieux, et par son climat varié : Printemps ensoleillés, étés chauds, automnes un peu gris, mais compensés par les magnifiques moissons dorées qui s’engrangent pour les mois de l’hiver, rigoureux il est vrai, mais dont le froid infuse la santé et la vigueur dans le corps des robustes habitants du pays.

Et que dire de ces paysages féeriques, ces forêts d’érables et pins géants, de ces rivières et de ces lacs poissonneux, de ce magnifique St-Laurent qui perce et divise en deux la province de Québec, laissant évaporer ses airs salins en fertilisant les riches plaines qu’il traverse ?

Oui ! il y a encore aujourd’hui d’autres Maria Chapdelaine, comme il y a eu jadis des Madeleine de Verchère, des de la Jammerais, des Évangéline.

Comme il y en aurait long à raconter sur l’amour affectueux de la jeune fille, sur le courage et le dévouement de la mère canadienne… Presqu’autant d’héroïnes que de noms donnés.

* * *

Une fois, un ami complaisant m’avait prêté un roman du fameux écrivain Émile de Richebourg. J’étais jeune et sans expérience sur de telles productions.

Le lendemain, j’eus à comparaître devant le tribunal de la famille. Je fus jugé et condamné à re-


103