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curé on le connaît ; s’il est mauvais, on le laisse là. Mais le bon Dieu qu’on prêche, on ne pourra donc jamais être sûr si c’est vraiment le bon, puisqu’on ne peut le voir face à face qu’après la mort et que les défunts ne reviennent jamais.

Vous savez ou vous ne savez pas que Jean-Claude ne croit guère aux revenants ; que c’est un huguenot, un renie-Dieu, quoi ! Il prétend que dans une commune on a plus besoin de chemins que d’église, et que, si ce n’était de notre curé, qui est un honnête curé, et des bonnets blancs, qui ont besoin encore de religion faute d’usage, on pourrait laisser ruiner notre église et se passer de curé.

Jean-Claude soutient que les bonnets blancs ont encore besoin de religion, faute d’usage, en prenant prétexte de notre mairesse qui est tant lettrée et qui ne va guère ni à la messe,