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Comme M. Céran sortait de chez Jean-Claude, on s’en venait le prier de monter par la maison de Norine. La Rose était, à ce qu’on disait, tombée dans les convulsions.

Je vas vous confier, ne vous déplaise, mon sentiment sur M. Céran. M’est avis que je peux le montrer tel qu’il est. Il jure de bon cœur, à propos de rien, et ne se gêne guère pour vous traiter du haut en bas. Sa première parole, quand on le dérange, surtout la nuit, n’est pas toujours celle qu’on désirerait entendre. Mais fût-ce ! le cher brave homme ! si je devais vous raconter tout ce que je sais de lui, je n’en finirais point ; j’aime mieux vous récidiver qu’il est de la pure crème des hommes. Comme il se dévoue au pauvre monde ! Allez, allez ! il ne vous ruinera pas en drogues, prenez-le ; ses écritures vous conduisent plutôt chez le boucher que chez l’apothicaire ; on ne s’en plaint jamais, car souvent c’est par faiblesse qu’un chacun tombe malade au village.