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Claude aller à Morlincourt, rapport à son parigot. Je me vois donc forcé de vous dire que chez nous les parigots ne sont guère mieux traités, en parlant par respect, que des habillés de soie. Ils sont nourris d’ordures, couverts de pièces et de morceaux ; d’aucuns vivotent, queussi-queumi ; mais ceux qui réchappent du froid, de la saleté, du mauvais lait, des maladies, il n’est besoin d’un tas de cailloux pour les compter.

À mon dire, quand le fossoyeur passe avec une petiote boîte sous le bras, il répond, un brin trop souvent, aux questions des bonnets blancs de droite et de gauche : « C’est rien, c’est un parigot ! »

Jean-Claude coupa dans les terres ; il voulait arriver à Morlincourt tôt et tôt, avant la tournée de M. Céran. Il rencontra, par un pur hasard, notre médecin au droit des Feuillants.