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Mme Céran est là, tant mieux ! elle nous défendra ; c’est une brave femme, pas fière du tout, et qui devise volontiers avec les gens de leurs affaires, pendant qu’ils attendent son homme.

— Monsieur Céran, que je dis à notre médecin qui était en train de dîner, voulez-vous venir tout de suite à Saint-Brunelle, les Franciers sont arrivés avec les fièvres ?…

Je n’osais pas dire l’épidémie. Il s’agit d’attendre que l’orage soit passé. Mme Céran a beau s’esquinter à répéter : Monsieur Céran, calme-toi ; Monsieur Céran, à quoi ça t’avance-t-il de te mettre dans cet état ? Ah bien, oui !

— C’est à se casser la tête contre les murs, dit notre médecin. Les voilà bien avancés avec leur argent… Tenez, pour deux sous on ferait… (je n’ose pas répéter sa parole) à un paysan !