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en me remerciant avec sa belle main blanche, et puis elle continua : pendant les grands travaux de l’été, quand pères, mères, frères, sœurs sont forcés d’aller aux champs, les petits enfants restent seuls à la maison ; il faudrait qu’une mère fût chargée de prendre soin d’eux. Cette mère, je l’ai trouvée : c’est la Rose. Pendant que vos petiots se rouleront autour d’elle, la Rose travaillera à sa couture. Les nourrices n’auront donc pas un sou à dépenser pour faire garder leurs nourrissons. Voyons, mes bons amis, dit notre mairesse en prenant la fille à Norine par la main, cette pauvre fille a besoin de votre estime ; elle vous la redemande. Ne va-t-elle pas mettre sa joie dans les services qu’elle pourra m’aider à vous rendre ? Pardonnez-lui.

Je commençais à étrangler et à braire ; ça se gagne vite cette maladie-là. Tout le monde fit comme moi, les bonnets blancs surtout ; les vieux hommes qui avaient gardé leurs