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toujours entendu éternuer dans les ruines du couvent Brugnon. Aussi, soit crainte des pierres qu’on recevait quand on oubliait de dire : « À votre souhait ! » soit habitude, soit politesse à l’égard des âmes enrhumées des moines défunts, un chacun, en passant, n’oubliait jamais de répéter à chaque hatchic ! qu’il croyait entendre : « À votre souhait ! à votre souhait ! »

Or, à partir de la Toussaint dernière, il était venu s’établir, vers l’heure de la nuit, dans le pré Brugnon, un grandissime revenant.

Fallait mettre, chaque fois qu’on traversait le chemin, un sou sur le mur du cimetière, faute de quoi on se trouvait roué de coups de bâton.

Chacun s’exécutait donc par force, non sans envoyer le revenant au diable.