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13 SEPTEMBRE.

son képi ; je ne sais pas si c’est parce que j’habite au quatrième étage, mais M. Trochu, que je ne connais pas, me fait l’effet d’avoir une tête de linotte. Je ressemble peut-être à M. Perrichon, qui trouvait l’homme petit du haut de la mer de glace.

Les cris d’enthousiasme de la garde nationale : « Vive Trochu ! vive la République ! » bien nourris, partent du cœur. On fête aussi le général Tamisier. Je crains que M. Tamisier, un phalanstérien doublé d’un poëte de la douce nature, ne manque de la fureur guerrière. M. Trochu peut jouer un rôle immense, il peut être notre Washington. Les événements sont faits, en ce moment, pour grandir les hommes. Pourvu que les hommes ne rapetissent pas les événements ! J’espère, espérons !

Un ami arrive chez moi, après la revue, et me dit que la mobile a été aussi très-enthousiaste, qu’elle a fort belle tournure et déjà comme un air martial. Cette fête civique s’achève sous mes yeux. Les gardes nationaux dans un sens du boulevard, les mobiles dans