Page:Lamber - Le siège de Paris, 1873.pdf/92

Cette page a été validée par deux contributeurs.
76
LE SIÉGE DE PARIS.

— Bonhomme, répondit le cavalier, ne me dérangez pas, je vais au-devant de mes bons amis les Prussiens !

Le petit-fils de cet homme a-t-il défendu, défendra-t-il à outrance notre chère ville de Laon ?

On affirme que l’ennemi est au Havre, à Trouville ! J’écris à ma fille de quitter Saint-Pair et d’aller à Jersey si ce bruit se confirme, si les Prussiens, comme on le dit, font des incursions à quinze et vingt lieues des villes qu’ils occupent. Tous les points de la grasse et riche Normandie doivent les tenter, et je n’ai plus de sécurité tant que ma fille restera en France.

Au pied de la statue de Strasbourg, les Parisiens écrivent leurs noms sur un grand registre et déposent leurs offrandes. Tous les Alsaciens qui habitent Paris sont là. Toutes les mères qui ont leur fils ou leur fille enfermés dans l’héroïque ville pleurent et racontent sur le siége de Strasbourg des faits sublimes. Les Strasbourgeois et les Strasbourgeoises nous seront un exemple.

Un de nos amis, de la commission du dépouillement des papiers impériaux, dîne avec nous.