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LE SIÉGE DE PARIS.

11 septembre.


J’ai eu la visite du jeune lieutenant Plauchut, du 113e, qui vient de faire sa retraite avec le corps de Vinoy.

Pauvre petit Plauchut, comme il est amaigri ! comme il a souffert ! Quinze lieues le premier jour, douze le second, dix le troisième, dans la boue, sous la pluie. Ses hommes, les souliers en lambeaux, les pieds meurtris, mangeant des pommes de terre crues, des carottes, fuyaient les Prussiens qu’on apercevait chaque fois que les routes s’allongeaient en droite ligne ! Les mitrailleuses seules ont sauvé le corps de Vinoy. Toujours placées à l’arrière-garde, elles protégeaient la marche.

À la Fère, les habitants les plus pauvres hébergent nos soldats, leur donnent du vin, des souliers ; les femmes, de braves Picardes, distribuent des sacs pleins de provisions. Elles oublient leurs préférences pour les artilleurs de la Fère. Est-ce que tous ces malheureux en-