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LE SIÉGE DE PARIS.

aisément. Je me reconnais bien pour une descendante des Gaulois. La bataille m’attire. J’ai des tendresses pour ces hommes qui ne craignaient que la chute du ciel.

On prétendait que l’empire, dans des luttes indignes d’un grand peuple, dans des agitations fausses, dans des jouissances énervantes, avait usé les ressorts de nos âmes. Rien n’y peut ! Les forts sont forts ! Ils se retrouvent dans les grandes luttes après s’être égarés dans les petites ! Comme les héros de leur vieille mythologie, pareils aux compagnons d’Odin le Preux, dans le Walhalla, les Français combattront sans fin, sans relâche, sans repos, l’ennemi de leur race et de leur sol.

Les gardes mobiles venus de province emplissent les rues ; ils portent la blouse et le képi ; ils sont gais ; on les accueille, on les choie partout. Les chers enfants ! Ils feront avec nous leur apprentissage d’héroïsme ; ils seront courageux si nous le sommes. Beaucoup de ces petits paysans arrivent chargés de choux, de pommes de terre, de lapins, surtout des lapins !