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LE SIÉGE DE PARIS

voiture, tandis qu’elle va prendre des nouvelles d’un membre de la famille Cuvillier-Fleury. M. Cuvillier-Fleury et Mme H… B…, qui lui fait visite, se lamentent, paraît-il, sur le 4 septembre. « Ils voient la ruine et les ténèbres couvrir la France ! » Ce sont leurs expressions. Que veulent-ils ? Les orléanistes n’eussent donc rien fait, si les républicains n’avaient pas agi ?

Je rentre chez moi et je trouve une dépêche de M. Frapoli, grand maître de la franc-maçonnerie italienne ; il me demande des nouvelles, et je lui réponds, aussi par le télégraphe : « Tout va bien ici ; les Prussiens arrivent, nous comptons sur vous. »

Hélas ! les Italiens ne viendront pas ! Je me rappelle avec désolation une prophétie que le général Nino Bixio nous a faite, lors de notre dernier voyage à Florence : « Je suis allé en Allemagne, nous disait-il, étudier l’armée prussienne, et j’ai étudié l’armée française. Si la guerre éclate, vous serez vaincus, malgré la bravoure de vos soldats, tenez-le pour certain,