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4 SEPTEMBRE

Ces colères sont si bien désarmées que le Sénat a pu terminer sa dernière séance sous l’œil dédaigneux de trois spectateurs, et que les Tuileries n’ont été envahies qu’après le départ de la régente.

On parle d’une réunion du Corps législatif pour ce soir ; mais cette anodine protestation n’inquiète personne. Les bonapartistes ont fui, et les conservateurs, gagnés par l’indulgence de la révolution, acceptent les faits accomplis.

On apprend que la République a été proclamée à Lyon et à Mâcon ce matin. Paris et la France se sont donc compris !

De vieux amis se rencontrent par les rues, on se serre la main, on s’embrasse. Quelles que soient les défaillances futures, le règne du Deux-Décembre est fini ; on sent déjà le bienfait moral de la chute de l’empire. Désormais, c’est pour la France que l’on combattra, non pour une dynastie ! Et c’est pour la patrie qu’on sera patriote !

Le soir, sur le boulevard, tout Paris se retrouve ; chacun sort de chez soi pour fouler le