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LE SIÉGE DE PARIS

La fin du jour est splendide. Le vieux fleuve parisien apporte sa brise fraîche au peuple rassemblé. L’Hôtel de ville est redevenu le Louvre superbe des révolutions. Les derniers rayons du soleil dorent le palais du peuple, jouent dans ses vitres, les font scintiller et leur donnent un éclat auprès duquel pâliraient les diamants de la couronne. Les portes s’ouvrent pour laisser pénétrer l’un des élus aimés des Parisiens, Gambetta, dans lequel tous les républicains espèrent, et dont la fortune encore nouvelle paraît plus certaine que celle de ses collègues. Gambetta monte les degrés du grand escalier, escorté des acclamations du peuple qui le suit et se répand dans les couloirs et dans les salles. Les Parisiens sont chez eux ; ils reprennent possession de leur vieille Maison de ville, témoin de toutes leurs espérances et de tous leurs efforts.

Gambetta traverse la grande salle du Trône et se dirige vers le cabinet du préfet, où il attend les députés de Paris. La foule se recueille, et c’est au milieu du plus profond silence que