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LE SIÉGE DE PARIS.

à propos de Lysiclès, général vaincu : « Son incapacité fut telle qu’on est en droit de dire qu’il a trahi sa patrie. »

Sur les quais, par la rue de Rivoli, des flots de peuple se dirigeaient vers la place de l’Hôtel de ville. On secouait l’empire comme un cauchemar ; la lumière avait dissipé tous les nuages, et, quoique le soleil inclinât déjà ses rayons sur le mont Valérien, il semblait que ce jour, plus lumineux qu’un autre, dût repousser à tout jamais l’ombre et la nuit. Cette République, si généreuse, si pure, si vaillante, si vertueuse, n’était-elle pas capable, comme Josué, d’arrêter le soleil ?

Qu’importe ? l’ombre et la nuit qui viennent passeront, mais la journée du 4 septembre ne passera point ! Au moment où deux tyrans se font une guerre horrible, témoignage de la plus stupide barbarie ; au moment où deux Césars épouvantent l’Europe par leurs meurtres, une révolution accomplie sans une goutte de sang versé rend la barbarie plus odieuse encore et marque le degré de civilisation où nous serions parvenus sans les monarques.