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LE SIÉGE DE PARIS.

et des collines baignées par la Seine, le cadre est d’une telle grandeur, la foule se sent en une si vraie communion de désirs et d’idées, que la poésie et l’enthousiasme envahissent les cœurs les plus froids et les plus vulgaires. Tout provoque l’admiration, tout fascine les regards des Parisiens émus ! Autour des candélabres, les banderoles rouges s’agitent sous la brise, enlacées, déployées ou frémissantes ; l’eau jaillit et chante dans les fontaines ; le dôme des Invalides, reluisant au soleil, s’arrondit fièrement sous sa carapace dorée ; les Champs-Élysées, verts et fleuris, déroulent deux longs rubans de parterres et convient à leur fête perpétuelle un peuple tout entier. Bien loin, dominant les ombrages des Champs-Élysées, on aperçoit l’Arc de Triomphe ; il dresse sa masse imposante à travers les flots d’une poussière vaporeuse faite de rayons. Par-delà les ponts, on voit la Cité, qui glisse au milieu de la Seine comme la proue d’un navire immense, ayant pour grands mâts les tours de Notre-Dame.

Paris est beau, le 4 septembre ! Les Parisiens