Page:Lamber - Le siège de Paris, 1873.pdf/50

Cette page a été validée par deux contributeurs.
34
LE SIÉGE DE PARIS.

heures. La foule se précipite dans l’hémicycle de l’Assemblée. Gambetta essaye de lutter encore ; il demande au peuple d’attendre ses représentants, il dit qu’on est allé les chercher. M. Schneider seconde les efforts de l’orateur. Toujours la légalité impériale ! Mais où sont-ils donc, les députés ? où sont les amis de M. Schneider ? où se cache la majorité du Corps législatif ? Elle fuit déjà loin des bureaux où on la croit fièrement retranchée.

Les envahisseurs des tribunes descendent par les portes des pourtours dans l’enceinte de l’Assemblée ; M. Schneider quitte son fauteuil avec dignité, et la foule lui livre lentement passage ; les ministres ont disparu !

Au moment où le président de la chambre sort par la portière de droite, sa sonnette jette des cris désespérés. Jules Ferry se précipite au fauteuil pour la faire taire. Les escaliers, les bancs de l’Assemblée, les pourtours, les tribunes sont combles ; c’est une confusion, un bruit, un trouble inénarrables…

Tout à coup il se fait un moment de silence ;