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LE SIÉGE DE PARIS


d’un morne, d’un désolé Il fait appel à la province. Pourvu qu’elle ne réponde pas trop complètement aux espérances des frères Picard ! On dit que les paysans demandent la paix et nomment tous les descendants des anciens émigrés, tous les vieux nobles, dans l’espérance qu’ils obtiendront de meilleures conditions de messieurs leurs anciens bons amis les Prussiens.

J’ai envoyé chercher Octave-Bibi Rochefort. Je suis trop seule, il me faut un enfant à aimer. Rochefort, qui est sûrement élu député de Paris, part pour Bordeaux ; je le prie de me laisser son fils.

Ah ! je suis soulagée d’un poids énorme. Je reçois enfin des nouvelles d’Adam ! Mon vieil ami Arlès-Dufour me fait parvenir, je ne sais comment, car les Prussiens retiennent toutes nos lettres, un petit billet au crayon où il est dit qu’Adam a dîné le 4 à Lyon, et qu’il est reparti pour Cannes par le train de dix heures du soir. Enfin ! enfin ! je vais pouvoir répondre à ceux qui me demandent des nouvelles d’un air si étrange et si inquiet.