Page:Lamber - Le siège de Paris, 1873.pdf/444

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
428
LE SIÉGE DE PARIS

Adam a vu dans la journée un Niçois de nos amis, qui l‘a supplié d’aller dans les Alpes-Maritimes, où l’écart des opinions est bien autrement considérable qu’à Paris, où il est urgent de rallier les patriotes, à Nice surtout !

On y porte Adam comme candidat à la députation. Sa présence est nécessaire au succès de la liste française. Par quelle route sortir de Paris ? La ligne d’Orléans est la seule possible, quoique, de la Mothe-Beuvron à Vierzon, le pays soit livré aux maraudeurs des deux armées, qui pillent et tuent. C’est un voyage dangereux, et je suis désolée qu’Adam l’entreprenne.

Rochefort vient me voir. Il fonde un journal, le Mot d’ordre. Il m’apprend que les Prussiens et le gouvernement ont désigné, pour la laisser armée, la division de M. Vinoy, d’un bonapartiste, de celui qui a donné l’ordre de tirer sur la place de l’Hôtel-de-ville, le 22 janvier. Est-ce qu’on veut avoir des émeutes ? Hélas ! ce ne sera que trop facile !