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LE SIÉGE DE PARIS.

de livrer leurs armes, de crier : « Vive la déchéance ! »

Tandis que, sur le pont, notre avant-garde pénètre comme un coin dans la masse compacte des agents de police, des gendarmes, des soldats et des gardes nationaux armés, un groupe de vieillards et de femmes protégés par les balustres qui relient entre eux les premiers candélabres de la place, discutent sur la forme de gouvernement à choisir lorsque la déchéance sera proclamée.

Les uns proposent la République ; les autres disent qu’on épouvantera le pays avec un gouvernement révolutionnaire ; quelques-uns repoussent l’idée de la République par la raison qu’elle ne peut accepter la liquidation de l’empire. Je fais un discours, et, comme c’est mon premier début, je m’accroche à mes phrases, je me juche tant bien que mal sur mes idées.

— La République, dis-je, n’est ni une femme, ni une divinité qu’il faut garder de toute souillure, et que la moindre tache salirait. La République, c’est la plus grande somme de courage,