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31 OCTOBRE.


cruelles d’à-propos. Dans l’Officiel, ces quarante lignes sont inexplicables. Le sujet est la lutte des Milanais contre Radetzki (troisième page de l’Officiel du 28 janvier). Une population armée de vieux sabres, de vieux fusils, de lances, sort la nuit, hommes, femmes, enfants, de tous les côtés à la fois, et, par ses cris, par l’incendie, par le courage qu’elle montre, par le désordre et la terreur qu’elle répand, chasse en quatre jours une armée de cent mille soldats qui l’assiégeait.

On parle déjà d’élections. La plupart de nos amis déclarent qu’ils ne veulent pas siéger dans une Chambre où ils seraient obligés de consentir à la paix, comme représentants parisiens, puisque Paris est livré en otage, tandis qu’ils voudraient continuer la guerre à outrance, comme représentants français.

On a enterré hier, à Saint-Augustin, le pauvre Henri Regnault. Il y avait une foule énorme. On pleurait sur la patrie et sur l’un de ses enfants déjà illustre. Son titre de prix de Rome dispensait légalement Henri Regnault de tout