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LE SIÉGE DE PARIS


27 janvier.


Les ministères envoient partout des dépêches pour commencer le ravitaillement. On songe au repas des funérailles.

Nous n’avons de nouvelles de la province que par M. de Bismark. Sont-elles aussi vraies qu’elles sont inquiétantes ? Pauvre Gambetta ! comme il doit souffrir là-bas, à Lille, où on le dit enfermé avec Faidherbe ! Pauvre grand patriote !

L‘Officiel nous apprend ce matin dans une note plate, sans émotion, sans douleur, sans accent d’aucune sorte, la conclusion de l’armistice. Un petit nombre de gens croient à la réalité du manque de vivres. Le désespoir est sans limite, l’exaltation inexprimable. Les bruits de trahison, les menaces, les projets de faire sauter Paris quand les Prussiens y entreront circulent, toutes les extravagances ont cours et sont approuvées. La seule, l’unique consolation est la pensée qu’on pourra s’échapper de Paris, aller rejoindre l’armée de la Loire et combattre