Page:Lamber - Le siège de Paris, 1873.pdf/433

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
417
31 OCTOBRE.


rades m’ont rapporté, et j’irai tirer avec contre les canons prussiens pour me faire tuer.

On oublie la distribution du pain à Belleville, depuis trois jours. Mais Belleville ne veut pas capituler. Les petits commerçants, d’accord avec les ouvriers, disent qu’ils préfèrent la mort à l’entrée des troupes de Guillaume dans Paris, qu’ils feront tout sauter, nous et nos ennemis, si les Prussiens défilent quelque part. On m’apprend que les hauts quartiers descendent demain pour protester contre une capitulation.

Adam revient de chez Dorian. L’armistice est signé ! Malédiction ! À onze heures, les forts cesseront de tirer… Il est onze heures, et le mont Valérien ou la batterie de Saint-Ouen tonne encore… S’il était survenu une difficulté ! Si l’un des forts, si le mont Valérien refusait de se rendre ! Si une grande action allait être le rachat de tant de faiblesses ?

Minuit… On ne tire plus.

Je voudrais mourir à cette heure !