Page:Lamber - Le siège de Paris, 1873.pdf/43

Cette page a été validée par deux contributeurs.
27
4 SEPTEMBRE.

de police ne peuvent plus se mouvoir. La manifestation devient si imposante, le peuple est en si grande force, que les casse-tête impuissants tombent des poings des assommeurs.

Le spectacle est superbe. Malgré le nombre immense des hommes et des femmes amassés, la foule n’a rien de nerveux, et l’on circule aisément autour des groupes ; on parle des événements, du triomphe probable de la journée.

La colonne va franchir le pont, de l’avis de tout le monde ; mais on n’ose point peser sur elle dans la crainte de la broyer ; on la laisse avancer lentement et sûrement. La défaite certaine du bonapartisme donne au peuple parisien, malgré nos désastres, une sorte de gaieté vaillante et enthousiaste. « L’ennemi du dehors seul nous menacera demain, répète la foule ; alors tous les héroïsmes s’uniront librement pour combattre et vaincre l’étranger. »

Des estafettes à cheval essayent de traverser la place pour aller porter ou demander des ordres aux Tuileries ; elles sont arrêtées, forcées