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31 OCTOBRE.


ne pourrons peut-être pas être ravitaillés à temps.

Mme  Dorian me quitte en me priant d’aller voir sa fille, son gendre, son fils, qui souffrent autant que moi et me demandent. Je ne le puis, je suis trop violente ; je leur ferais du mal avec ma perpétuelle colère.

Le colonel Germa sort d’une réunion où le gouvernement avait convoqué quarante-six colonels ou commandants de la garde nationale, pour leur dire que tout était fini et qu’il fallait maintenir l’ordre. Le gouvernement compte sur les quarante-six commandants pour faire entendre à la garde nationale, avec finesse et habileté, — ce sont les expressions, — qu’il n’y a plus de vivres. Le colonel Germa ne veut pas capituler, il a donné sa démission, il est libre, il veut faire quelque chose, finir avec honneur ! Nos amis et lui, nous combinons cent moyens d’échapper à la honte de la capitulation.

Des affûts, des canons, des boulets, des obus passent sur le boulevard. Puisqu’on ne veut plus se battre, pourquoi promène-t-on ces voitures du train sous nos yeux ? Est-ce pour nous