toutes mes idées, tous mes sentiments trouvaient
leur culte. Je voyais de mes yeux cette divinité
réelle : le Progrès ! Mon esprit était frappé par
la démonstration, par la vérité des lois de justice
et de morale qui président aux faits humains !…
Aura-t-il suffi de quelques prétoriens médiocres,
de quelques militaires ou stupides ou
haineux, ou plus impérialistes que Français, de
quelques traîtres, pour souffler sur notre flambeau,
pour éteindre notre lumière, pour faire
mentir la vérité ?… Où se retrouver ? Quel affolement
pour le peuple ! Ma France adorée, que
faire, que faire ?
L’Officiel de ce matin est une insulte à notre douleur. Quoi ! les cœurs saignent !… quoi ! la population entière de Paris est dans le désespoir, dans les larmes !… et pas un mot, pas un gémissement, pas un cri ne s’échappe du cœur ou de la poitrine de ceux qui nous gouvernent ! M. Picard et M. Vinoy ne le permettraient-ils pas ?
Tous ceux que je vois et qui sont renseignés me disent, me répètent : « C’est fini ! La retraite