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31 OCTOBRE.


toutes mes idées, tous mes sentiments trouvaient leur culte. Je voyais de mes yeux cette divinité réelle : le Progrès ! Mon esprit était frappé par la démonstration, par la vérité des lois de justice et de morale qui président aux faits humains !… Aura-t-il suffi de quelques prétoriens médiocres, de quelques militaires ou stupides ou haineux, ou plus impérialistes que Français, de quelques traîtres, pour souffler sur notre flambeau, pour éteindre notre lumière, pour faire mentir la vérité ?… Où se retrouver ? Quel affolement pour le peuple ! Ma France adorée, que faire, que faire ?

L’Officiel de ce matin est une insulte à notre douleur. Quoi ! les cœurs saignent !… quoi ! la population entière de Paris est dans le désespoir, dans les larmes !… et pas un mot, pas un gémissement, pas un cri ne s’échappe du cœur ou de la poitrine de ceux qui nous gouvernent ! M. Picard et M. Vinoy ne le permettraient-ils pas ?

Tous ceux que je vois et qui sont renseignés me disent, me répètent : « C’est fini ! La retraite