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LE SIÉGE DE PARIS

— Tant mieux, répliquait le général Tripier, être tourné d’un seul côté quand on sait par où, c’est un avantage ; vous jetterez les Prussiens à la Seine !

M. Ducrot ne voulut rien entendre.

Je suis allée avenue d’Italie. On meurt de faim, mais je n’ai nulle part entendu dire une autre parole que celle-ci : « Nous ne capitulerons pas !»





25 janvier.


Quelles tortures ! Il me semble que tout s’écroule en moi. Le 4 septembre j’avais touché à l’idéal, je l’avais tenu dans mes deux mains. La République était née ce jour-là sans violence ; une grande révolution s’était faite sans désordre. Cette République implorée m’apparaissait comme une Madone de bon secours apparaît aux matelots dans la tempête. Je ne doutais pas que, venue ainsi, elle ne nous sauvât et ne nous fît accomplir des miracles. Toutes mes croyances,