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31 OCTOBRE.


acquises, et montre assez qu’on n’a jamais voulu aller en avant. À quatre heures du soir, il tenait la Bergerie ; en sacrifiant vingt hommes, il l’eût gardée jusqu’au lendemain matin !

Nous avons tous la fièvre. Nous faisons des projets de délivrance extravagants. Mon neveu me dit que l’idée de la capitulation le rend fou, qu’il a perdu tout sommeil, qu’au fort de Rosny les marins et les artilleurs de la garde nationale, lui compris, jurent de ne point se rendre.

Les réactionnaires du gouvernement imaginent l’impossible pour qu’on exige d’eux cette capitulation qu’ils convoitent et que personne, à Paris, ne consent à désirer. On lasse, on tourmente, on harcèle la population parisienne, si dévouée à la cause de la France, de cette France que M. Picard ne veut à aucun prix laisser sous le pouvoir de Gambetta. J’entends d’ici M. Picard se dire à lui-même : « Vite, capitulons, et courons à Bordeaux pour briser celui qui de rien a fait quelque chose, tandis que de quelque chose nous n’avons su faire ici qu’un beau rien du tout ! »