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31 OCTOBRE.


terminée. Avec cette phrase dont je n’ai trouvé encore que des variantes après chaque sortie, on pourrait faire l’histoire militaire du siège.

Quelqu’un qui ne ment pas m’affirme avoir entendu M. Trochu, au mont Valérien, nous mettre sous la protection de sainte Geneviève. Il avait, paraît-il, terminé sa dépêche par cette invocation : « Que sainte Geneviève ait pitié de nous ! » M. Jules Favre a effacé la phrase.

Les mauvaises nouvelles de Chanzy arrivent en même temps. Peut-être les avait-on gardées pour frapper notre esprit par plusieurs désastres à la fois. Les généraux et le gouvernement veulent une capitulation ! Paris et tous ceux qui, comme moi, avaient mérité le surnom d’à outrance, se sentent écrasés. Jamais, durant les plus cruelles épreuves de ces derniers mois, je n’ai plus souffert qu’en ce moment.

Paris est perdu ! notre pauvre, notre cher Paris va être sacrifié ; lui, qui pouvait être si fier, si glorieux, va être humilié, abaissé ! Avec tant d’éléments d’action, nous n’avons rien fait ! Tout ce courage, lentement aguerri, il va falloir