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LE SIÉGE DE PARIS


nationale gagne du terrain ; on dit qu’elle est dans le parc de Buzenval.

Tout à coup, en plein espoir, avec des nouvelles certaines, au moment où il est incontestable que nous avançons, que l’élan de la garde nationale, de la mobile, des troupes est complet, on lit une proclamation de M. Trochu, proclamation insensée, coupable, et qu’il est impossible d’expliquer autrement que par un accès ode folie. Ce général, tandis que nos troupes se battent, dit qu’il voit un brouillard entre elles et lui, nous apprend qu’il demande un armistice de deux jours, et qu’il faut envoyer ce qui nous reste de fiacres pour rapporter nos blessés. N’est-ce pas à devenir fou soi-même ?

Un long gémissement s’échappe de toutes les poitrines, on se sent perdu avec de pareils hommes, le désespoir est dans toutes les âmes. Ces méchants croyaient que la garde nationale allait donner le spectacle de sa lâcheté ! En la voyant se battre comme elle se bat, soit remords de ne l’avoir pas employée, soit jalousie de gens vaincus partout, et qui ne veulent pas que des