désarmé, ni un pavé arraché, ni une boutique d’armurier pillée, ni une barricade commencée ! Ceux qui avaient des armes chez eux les y ont laissées. Le peuple de Paris n’est pas venu sur la place de la Concorde comme assaillant, mais comme justicier. Il a l’audace et la fierté ; il a l’amour sacré de la patrie.
Je me mêle à cette assemblée de frères ; j’éprouve la sainte émotion de l’égalité ; je veux la liberté. Bénie soit la formule de la Révolution française !
L’oubli complet de soi, le dévouement absolu au pays, le culte de la dignité nationale, voilà ce que Paris offre à la France, place de la Concorde, le 4 septembre.
Que fait à ce moment l’impératrice régente, dont le drapeau flotte encore sur le dôme des Tuileries ? L’Espagnole, entretenue à grands frais par la France et qui nous doit tout : rang, honneurs, plaisirs, richesses, va-t-elle essayer de dompter Paris, de changer ses égouts en volcans, de faire vomir ses canons ? Va-t-elle donner l’ordre de rouler au bord de la terrasse