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LE SIÉGE DE PARIS


30 décembre.


A mesure que la population s’élève, par son héroïsme, au-dessus de tous les sacrifices, M. Trochu, les généraux s’irritent et se découragent plus encore. On voit mieux la distance qu’il y a entre eux et nous, entre leur énergie et la nôtre. Aucun n’a l’enthousiaste vision de la délivrance. Ces gens-là croient trop aux miracles catholiques pour croire aux prodiges républicains. Ils ont la foi qui conduit au Credo quia absurdum ; ils n’ont pas celle qui conduit aux vérités humaines, au martyre patriotique.

Quelle insuffisance ! Le plateau d’Avron a été abandonné sans que, depuis un mois, on ait rien fait pour le défendre, pour le mettre à l’abri d’une attaque de l’artillerie prussienne. L’attaque a eu lieu, il a fallu se sauver, emporter les canons dans un désordre inexprimable.

L’ennemi déploie toute son intelligence, toutes ses ruses, invente, cherche, essaye, trouve, ose ! Nous, bêtement, opprimés par les chefs de l’ar-