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31 OCTOBRE.


temps, il a eu beau s’ingénier, il n’a pas pu trouver de bois. Mon marchand m’avait assuré qu’il en aurait toujours ; mais on ne s’attendait pas à un hiver si rude, au rationnement, aux réquisitions pour la troupe, aux paniques. MM.  Rougelotet Pingault, boulevard de Latour-Maubourg, m’écrivent aujourd’hui : « Notre chantier est entièrement épuisé. »

Nous brûlons, pour nous chauffer un peu, par ces quinze degrés, sous les toits, au nord, 100 kilos de bois par jour, et l’on n’a le droit d’en toucher, sur bons de la mairie, que 75 kilos par semaine. Comment faire ?

Adam revient dans la journée et me dit qu’il vient d’acheter un bateau sur la Seine, avec plusieurs de nos amis. On brûle des chaises, des vieux meubles, des billots de bois des îles ; le gouvernement fait abattre des arbres sur les promenades publiques, dans les squares, un sur deux.

Bast ! si la victoire de Chanzy est véritable, voilà qui va nous réchauffer !