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31 OCTOBRE.


mon bois s’épuise, et alors, chère Alice, ta mère si frileuse ne fait plus de feu chez elle. Pour la patrie ! Je sens combien souffrent les pauvres gens, je suis contente de souffrir comme eux, j’apprécie leur courage, leur dévouement, et j’aime cent fois plus encore le peuple, notre cher peuple de Paris !

Je prends des douches de vapeur pour mes névralgies à la tête et le rhumatisme que j’ai dans le cou. Ma doucheuse, une Bretonne, est la petite-cousine du général Hoche ; elle n’a pas voulu se marier pour ne pas changer de nom ; c’est mon amie ! Républicaine et Bretonne, elle est plus exaltée que moi ; il faut entendre son opinion sur M. Trochu. « Il y a Breton et Breton, me dit-elle ; celui-là ne sent pas assez le fagot. »

Depuis son cousin Hoche, Mlle Hoche ne reconnaît qu’un homme, qu’un caractère, Garibaldi. « Ah ! si nous l’avions ici répète-t-elle ; je sais son histoire, je sais comme il se démène dans une ville assiégée. C’est un beau diable ! Si nous avions Garibaldi à Paris, vous verriez un peu ! » Nous nous entendons, Mlle Hoche et moi,