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31 OCTOBRE.

Le bien-être n’existe plus que dans les familles très-riches. Le sucre se rationne, la farine pour les gâteaux se rationne, tout ce que la population parisienne appelle des « douceurs » se rationne.





8 décembre.


Le pauvre colonel Franchetti vient de mourir ; on n’a pas pu lui faire l’opération, parce qu’il est resté trop longtemps à cheval après avoir reçu sa blessure. Il n’a cessé de répéter : « Si la France triomphe, je ne regrette pas ma vie. »

Dans son délire, durant son interminable agonie, il s’écriait « Suivez-moi, mes amis C’est difficile, mais nous y arriverons. Vive la France ! »

Le général Ducrot, en lui confiant la mission qui devait le conduire à la mort, lui avait, paraît-il, donné une rose. Il l’a gardée à la bouche quelques minutes encore après avoir été blessé, puis il l’a perdue ; un de ses éclaireurs l’a pieusement rapportée. La tante de M. Franchetti,