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LE SIÉGE DE PARIS

Verdun s’est rendu sur la nouvelle donnée par les Prussiens au commandant de place que Paris avait capitulé. Où est Beaurepaire ? Où sont les généraux de la première république pour faire rentrer aux Prussiens leurs mensonges dans la gorge ?

Paris a une souplesse, une intelligence incroyables. Ah ! si on l’écoutait ! Certes, M. de Moltke, que sa nouvelle soit vraie ou fausse, ne nous l’envoie point par charité ; il tente de nous affaiblir, de nous détremper, de nous décourager, de nous empêcher de faire, pendant quelques jours, une action d’éclat, un effort suprême. Il veut avoir le temps d’envoyer tout son monde là-bas pour anéantir l’armée de la Loire. Nous nous croyons vaincus, nous ne bougeons pas, c’est simple ! Nous n’étions qu’un peu brossés. M. de Moltke, tandis que Paris se frotte les oreilles, a tout le loisir d’écraser la province.

Eh bien, Paris, qui comprend, n’a qu’une idée, et c’est la bonne ; il se dit : « Mettons qu’il y ait eu une grosse affaire à Orléans ! Les Prussiens ont dû y envoyer beaucoup de monde et