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LE SIÉGE DE PARIS


troupes ont du courage, des succès ; enfin nous pouvons espérer sans trop de folie ; je dis que j’espère, que je crois, et je "ne surprends aujourd’hui personne. Espérons, espérons !

La journée a été calme, il n’y a eu que de petits combats. Nous avons enterré les morts prussiens ; c’est la première fois qu’ils abandonnent leurs blessés depuis la guerre, la première fois que nous gardons leurs morts ; ils ont été surpris.

Tout a servi à les tromper. Les lamentations des journaux ; leurs doutes, leurs découragements, leurs cris d’alarme sur les canons qui éclataient, sur les artilleurs qui manquaient ; les indiscrétions à propos de l’attaque probable de Choisy, erreur que Ducrot et Trochu se sont plu à entretenir : tout a égaré les espions prussiens.

Mieux que cela. Les généraux et les amiraux qui attaquaient Choisy, la Gare-aux-Bœufs, Thiais, tandis que Ducrot traversait la Marne, laissés à dessein dans l’ignorance, croyaient tenir le nœud de la situation, et tentaient l’impossible pour vaincre. On avait envoyé là les plus braves, les plus intrépides ; ils ne savaient rien de rien,