Page:Lamber - Le siège de Paris, 1873.pdf/330

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
314
LE SIÉGE DE PARIS

ne suis pas fâché d’en être quitte. Les Prussiens nous mettent toujours en avant, et je finis par trouver la chose un peu étrange. Quand nous avons mille blessés dans une affaire, ils n’en ont jamais que cent.

Un petit caporal des mobiles de la Seine était tellement heureux de conduire les prisonniers bavarois, qu’il dansait devant eux comme David devant l’arche.

Le soir, nous apprenons encore une excellente nouvelle. M.  Albert Liouville nous dit qu’il a lu dans un journal anglais comment notre flotte, composée de plusieurs vaisseaux, dont la Victorieuse, a capturé la flotte prussienne tout entière. M.  Albert Liouville est allé porter son journal à M.  Dompierre d’Hornoy, le ministre, qui a eu un accès de joie folle et qui s’est écrié avec une exaltation dont M.  Albert Liouville est encore ému :

— Si la nouvelle est vraie, c’est le plus beau fait d’armes de ce siècle !

Je donnerais mon bras droit pour que nous eussions à notre actif le plus beau fait d’armes