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31 OCTOBRE.

Ah ! si l’une des armées de Paris rencontrait un jour une armée de province ! Quelle folie de bonheur, quelles embrassades ! Ah ! si nous possédions une victoire ! si on nous la donnait pour tout à fait, comme disait Alice enfant, et non pour la reprendre le lendemain ! Mon cœur n’a pas cessé de battre depuis hier. Je crois et j’ai peur…

Le soir, on affirme que cent vingt mille hommes se dirigent sur Villiers, où ils espèrent coucher.

Alphonse Arlès-Dufour nous fait le récit de la prise d’Épinay, à laquelle il a pu assister, et où il a tiré son coup de fusil. Les marins et les mobiles de la Seine ont été superbes. Une canonnière, avec deux boulets, a ouvert le ventre à un gros mur et y a fait une énorme brèche par laquelle on a passé.

Comme il y avait des prisonniers bavarois, et qu’Alphonse Arlès-Dufour sait l’allemand, il leur a dit qu’ils seraient bien traités. Un Bavarois lui a répondu — Tant mieux ! j’ai fait mon devoir, mais je