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LE SIÉGE DE PARIS

J'ai vu M. Guéroult, que j’ai félicité de son bel article du 26, d’hier au soir, à propos de la nomination d’une Assemblée.

Décidément, il aime les sardines ! Il en avait des boîtes qu’il avait payées chacune 12 francs ! Nous avons ri de ces sardines, et, comme il conte très-bien, il m’a raconté ce que ces deux boîtes lui avaient coûté de soins, de démarches, de séductions pour les posséder. On ne trouve plus de sardines depuis huit jours.

Louis Blanc m’a dit qu’il avait couché aux avant-postes. Invité par les bataillons des mobiles de Seine-et-Marne, il a été reçu par leur colonel. On l’a interrogé sur M. Trochu, et, en patriote prudent, il n’a pas voulu montrer ce qu’au fond il en pense. A quoi bon inquiéter des gens qui peuvent, du jour au lendemain, être appelés à combattre sous le commandement du gouverneur de Paris ?

— Si le général Trochu vous a paru timide jusqu’aujourd’hui, a dit Louis Blanc aux officiers des mobiles de Seine-et-Marne, c’est peut-être parce qu’il veut frapper votre imagination, celle