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4 SEPTEMBRE.

point d’armes ; on prétend faire de cette manifestation un comice, non un combat.

Les Parisiens essayeront, par leur seule présence sur la place de la Concorde, d’imposer la déchéance de l’empire ! Quelques-uns de ceux qui marchent ainsi désarmés croient cependant à des résistances folles du bonapartisme aux abois. Le régime des coups d’État et des coups de casse-tête inspire encore des terreurs ; on dit partout que l’impératrice a donné l’ordre de faire sauter la place de la Concorde et le Corps législatif lui-même, si la gauche y triomphe !

Un homme d’environ cinquante ans, qui semble taillé pour les actions décisives, paraît des premiers sur la place. Les jeunes gens qui le suivent hésitent à l’aspect de cette grande place presque entièrement déserte. Ce chef improvisé leur dit :

— J’ai vu, suivi et observé les commotions populaires depuis quarante ans. Lorsqu’une grande idée surgit dans les masses, qu’elle confond et rassemble comme hier soir, en un même élan, toutes les ardeurs patriotiques,