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31 OCTOBRE.

Mme  Dorian m’a dit secrètement qu’il y avait à Paris des espions très-bien renseignés qui avertissent les Prussiens de tout ce que fait le gouvernement, de tout ce qui se prépare au ministère de la guerre. On soupçonne ou les bonapartistes de l’entourage de M.  Trochu, ou des employés aux bureaux de la guerre, ou des Américains. Il me semble que l’attitude du peuple de Paris devrait inspirer du respect, même aux bonapartistes, même aux espions ! C’est en disant cela que je suis grotesque !

J’ai revu Jourdan cette après-midi ; nous avons causé de la dépêche de Gambetta, et Jourdan m’a dit en riant que décidément, à nous deux, nous étions les deux plus forts politiques de France et de Paris. Il m’a appris, en outre, qu’une grosse sortie devait avoir lieu ce matin, et qu’elle avait été contremandée.

Adam, qui est bien renseigné, m’annonce dans la journée que la Russie et l’Angleterre se sont prononcées énergiquement en faveur de l’armistice, et que Bismark feint de céder à leur influence. Est-ce pour cela qu’on a contremandé