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31 OCTOBRE.


tout et pour tous, est inimaginable ; j’en sais quelque chose ; je ruine mon héritière, mademoiselle Alice.

Eugène Pelletan m’a dit ce soir qu’une action prochaine se prépare, et il est venu, comme un bon ami, donner cet aliment à mon impatience. Eugène Pelletan croit en notre France de tout son cœur ; il ne désespérerait pas d’elle, même après une entière défaite ; il me parle du rôle des vaincus, des bénéfices qu’ils peuvent tirer de leur écrasement. « Iéna pour la Prusse, Waterloo pour la France, Sébastopol pour la Russie, n’ont-ils pas été le point de départ d’une régénération intellectuelle ? » me dit-il.

L’un de nous discutait avec Eugène Pelletan sur la trahison de Bazaine. Celui-ci répondit que le gouvernement ne croyait pas à la trahison de Bazaine, parce que, dans la proclamation du général en chef commandant l’armée de Metz, il y avait ces mots « Il faut respecter le matériel de guerre. »

Très-bien, si ce matériel de guerre nous reste ! Pour moi, ces mots sont la preuve évidente de