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LE SIÉGE DE PARIS


encouragement pour les soldats de la garde nationale, de la mobile et de la troupe ! Quel coup de fouet pour nos généraux !

M.  Rampont, directeur des postes, et M.  H…, avocat américain, ont discuté toute la soirée chez moi sur les différences de mission, d’aptitude, de la France et de la Prusse. M.  H… insiste sur cette idée que la Prusse fait aujourd’hui son unité, et qu’elle nous vaincra comme nous l’avons vaincue en 1792, par les mêmes raisons politiques et sociales. Il dit que la Prusse représente aujourd’hui en Europe l’instruction, l’organisation, la science, tandis que nous représentons l'ignorance, le gâchis administratif, la légèreté, l’outrecuidance.

Merci bien ! Nous sommes, encore les soldats de l’idée, monsieur H… ! Nous nous battions, en 1792, pour l’unité libre, pour l’indépendance ; la Prusse se bat pour l’unité autoritaire, pour le régime de la monarchie absolue ; elle est enrégimentée, non administrée ; elle compulse les travaux scientifiques, les met en ordre, mais ne les fait pas et ne crée rien. Pour son instruction,