Page:Lamber - Le siège de Paris, 1873.pdf/284

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
268
LE SIÉGE DE PARIS

— Nous en avons pour deux mois sûrement, répondit le ministre, je le sais par Magnin ; mais il faut manger du cheval, surtout du cheval ; c’est d’ailleurs avec le cheval que nous nous ravitaillerons le plus vite. Si nous faisons une sortie heureuse, il sera toujours plus facile de lancer un troupeau de chevaux avec des hommes dessus, au travers des Prussiens, que de lancer un troupeau de bœufs, de vaches ou de moutons.

Rochefort nous raconte ce fait singulier que l‘Electeur libre avait été suspendu, en conseil, pour avoir donné deux fois des nouvelles du gouvernement, et que non-seulement l’Electeur libre vit, mais qu’il vit du produit de cette même industrie.

— Moi, dit Rochefort, j’ai supprimé, de mon chef, la Marseillaise, mon unique fortune, parce qu’elle s’était permis d’attaquer le gouvernement dans la personne de Trochu, et qu’on m’avait fait, au conseil, une simple observation.

Chenavard et Louis Blanc sont d’avis, comme moi, qu’il faut tenir le plus longtemps possible,