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4 SEPTEMBRE.

chines des industriels ; les Prussiens réquisitionnent l’argent des riches ! Et vous iriez, dans un instant pareil, vous soucier de capital, de crédit, de questions ouvrières !… Ah ! les insensés !

— C’est vous qui êtes fou, lui dis-je ; personne ne veut de révolution sociale ; il n’y a qu’une pensée aujourd’hui dans tous les cœurs, dans toutes les classes ; défendre la France !

Ah ! le beau dimanche, le beau jour que ce 4 septembre ! Tant de lumière, de soleil, un ciel si bleu, ne sont point faits pour éclairer des scènes de désolation et de meurtre.

Paris est superstitieux ; il s’inquiète fort de la pluie ou du beau temps. Pour la première fois depuis le règne de Napoléon le Petit, il ne pleuvra pas sur le peuple un jour de manifestation. Tu te rappelles, Alice, ce chambellan qui nous disait un jour : « Quand nous donnons des fêtes, quand nous passons des revues, il fait le soleil de l’empereur. Lorsque le peuple de Paris essaye une manifestation, il reçoit une